Pourquoi les abeilles disparaissent ?

 

Les abeilles évoluent sur terre depuis 50 millions d’années. Depuis la préhistoire les hommes se passionnent pour les abeilles dites « domestiques » et en font l’élevage. Au-delà du miel, produit inégalable aux milles vertus, qu’elles produisent en butinant une grande diversité de fleurs, les abeilles ont un rôle pollinisateur essentiel à la survie de nombreuses espèces végétales. Elles, ainsi que d’autres pollinisateurs, sont les seuls à accomplir cette tâche aussi efficacement et avec autant d’ardeur, participant ainsi à la pollinisation d’un tiers de notre production agricole.

Alors pourquoi les abeilles disparaissent depuis quelques décennies un peu partout dans le monde ? Ce phénomène s’accentue d’année en année, et devient extrêmement préoccupant.

Marla Spivak, Professeur d’Université émérite du département d’entomologie de l’Université du Minnesota aux Etats Unis, est spécialisée dans la recherche sur la santé des abeilles et les méthodes qu’elles mettent naturellement en place pour se protéger. Elle sélectionne des lignées d’abeilles en fonction de leur comportement hygiénique, un facteur naturel qui les aide à combattre maladies et parasites. Elle a lancé un programme national d’aide aux apiculteurs pour sélectionner et développer ce trait de comportement au sein de leurs propres colonies d’abeilles.

Elle s’intéresse particulièrement à la propolis, une résine aux propriétés antibactériennes remarquables, qui est recueillie par les abeilles sur les plantes. L’humanité connait et utilise la propolis depuis des milliers d’années, mais Marla Spivak a découvert, avec son équipe, combien elle était importante et combien elle contribuait à renforcer le système immunitaire des colonies d’abeilles, ralentissant ainsi le développement des maladies.

Depuis la seconde guerre mondiale nous avons changé notre système d’agriculture et des causes multiples interagissant entre elles expliquent pourquoi les abeilles disparaissent :

Déséquilibre alimentaire : nous utilisons des engrais de synthèse au détriment des  plantes de couverture, comme le trèfle et la luzerne, nutritives tant pour les abeilles que pour les sols. Nous utilisons des herbicides pour éliminer les « mauvaises » herbes de nos jardins et de nos cultures, alors qu’elles sont essentielles à l’équilibre et la santé des pollinisateurs.

Monocultures : nous favorisons les monocultures, comme le maïs ou le soja, laissant après la récolte des déserts alimentaires agricoles. Ces monocultures offrent un festin aux nuisibles, sans prédateurs, ce qui nous oblige à recourir aux pesticides…

Pesticides : récemment des chercheurs ont analysé les paquets de pollen que les abeilles rapportent à la ruche pour se nourrir. Ils y ont découvert la présence d’au moins 6 pesticides de toutes les classes (herbicides, fongicides..etc), l’un des plus nocif pour les abeilles à court terme étant de la famille des néonicotinoïdes. Ce dernier, utilisé directement dans le sol rend le nectar des fleurs mortel pour les abeilles, utilisé en enrobage des semences il les affaibli et les désoriente.

« Notre petite abeille nous tend un grand miroir réfléchissant.. combien faudra-t-il en ingérer pour que les humains soient contaminé ?« 

Parasites et maladies : le pire de tous est le varroa destructor. Ce parasite suce l’hémolymphe (le sang) des larves et des abeilles, les affaibli et leur transmet des virus. Bien qu’en parti contrôlé par des traitements, il reste redoutable et à l’origine de nombreuses pertes de colonies.

 Malgré tout, le docteur Spivak pense qu’il y a de l’espoir. Pour sauver les abeilles nous devons prendre conscience du problème, planter des fleurs mellifères partout où c’est possible : jardins, parcs, bords de route etc.. et ne pas utiliser de produits chimiques !

A voir ci-dessous, la conférence du docteur Spivak traitant de ce sujet

 

 

le

Laisser un commentaire